
Il est enfin là ! À peine un an après avoir proposé sa réinvention du classique de l’horreur Silent Hill 2, la Bloober Team revient ce 5 septembre avec Cronos : The New Dawn, un nouveau jeu disponible à la fois sur PS5, Xbox Series, Switch 2 et PC. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’attente en aura valu la peine ! Éléments d’explications dans les quelques lignes qui vont suivre…
Un univers mystérieux et inquiétant

Cronos : The New Dawn prend place dans une Pologne post-apocalyptique. Nous y incarnons la « Voyageuse ND-3576 ». Réveillée suite à une longue période d’hibernation, elle est chargée par une organisation mystérieuse appelée « Le Collectif » de retrouver l’un de ses prédécesseurs, mort en mission, pour achever ce qu’il avait commencé.
Première subtilité : pour accomplir son devoir, notre personnage va devoir remonter dans le temps (notamment dans les années 80). Deuxième subtilité : le monde que nous allons parcourir a été ravagé suite à un cataclysme appelé « le Changement », ce qui a transformé la quasi-totalité des humains en créatures peu avenantes appelées les « Orphelins ». Le jeu ne fait pas « peur » à proprement parler (à l’inverse d’un Silent Hill 2 par exemple) mais le titre proposera quelques moments bien sentis pour surprendre le joueur.
À première vue, le scénario de Cronos semble cryptique. Il suffit de voir les différents noms cités ci-dessus, qui laissent volontairement un flou (« Changement », « Voyageuse », « Collectif », etc.). Ce choix n’est pas anodin. Tout au long du jeu, nous recueillerons de nombreuses archives audio comme écrites, ce qui permettra d’en apprendre plus sur les évènements qui ont pu se dérouler dans les lieux parcourus par la Voyageuse.
C’est donc au joueur de faire la démarche et de s’intéresser au lore, à l’univers posé par le jeu. Ce procédé, bien que très répandu dans les survival horror, fonctionne très bien et nous pousse à toujours rester impliqué dans l’aventure.
Un level design classique, mais très soigné

Cronos : The New Dawn ne réinvente pas la roue. Le jeu est linéaire et ne propose que très peu de liberté au joueur. Et ce n’est pas forcément une mauvaise chose : la mise en scène est inspirée, et les influences cinématographiques, déjà présentes dans les précédentes réalisations du studio, sont ici encore bien présentes. Cette linéarité permet donc au joueur de rester impliqué tout au long d’une aventure sans temps morts.
L’exploration sera souvent structurée de la manière suivante : depuis un hub central, on vous demande de vous rendre à un endroit, la porte est fermée, et on vous invite à explorer un autre bâtiment proche où la clé devrait se trouver, puis on revient sur nos pas une fois la clé obtenue afin d’accéder à la zone suivante.
Un gameplay exigeant et efficace

Si vous avez déjà pu vous essayer à Dead Space ou au remake de Resident Evil 4, vous ne devriez pas être perdu ! Les gimmicks du survival horror moderne sont bien présents ! Munitions peu nombreuses, inventaire à gérer, équipement à améliorer… même les points de sauvegarde sont là, ce qui ne manquera pas de provoquer quelques sueurs froides, les checkpoints se faisant plutôt rares.
Car Cronos : The New Dawn est un jeu plutôt difficile (nous ne sommes pas non plus sur un Dark Souls, je vous rassure). Les « Orphelins » sont coriaces et infligent beaucoup de dégâts. Dès qu’il y en a plus de 3 ou 4 à l’écran, il faut sérieusement réfléchir à son approche et essayer d’être le plus mobile possible dans des environnements majoritairement cloisonnés.
À l’instar de Dead Space, il vaudra mieux viser les jambes pour ralentir vos ennemis plutôt que de viser la tête, surtout que notre personnage est plutôt lourd (logique au vu de sa combinaison). Comme dans Dead Space (décidément !) il sera aussi possible d’écraser vos ennemis à coups de pied, dans l’espoir qu’ils ne se relèvent pas.
Et ce n’est pas tout ! Afin de rendre le challenge un peu plus corsé, les ennemis peuvent absorber les dépouilles de leurs congénères pour devenir encore plus forts. Seule solution pour éviter ce problème : brûler les dépouilles avant qu’elles ne soient assimilées. Mais la quantité de combustibles transportables est très limitée (un seul à la fois en début de partie !), ce qui force à préparer chaque affrontement. Donc oui, les sueurs froides sont justifiées tout au long de la douzaine d’heures nécessaires pour voir le bout de l’aventure (en mode normal).
Il vous sera toujours possible de changer d’armes à la volée, et les améliorations citées plus haut vous seront bien utiles pour faire face aux menaces placées sur votre chemin. Les ressources grapillées ça et là vous permettront de fabriquer des munitions ou des objets de soin.
Afin d’apporter un peu de variété au gameplay, quelques énigmes environnementales assez basiques ainsi que des séquences en combinaison antigravité sont proposées. Rien de révolutionnaire, mais ces passages sont les bienvenus, car ils permettent de respirer entre deux combats.
Artistiquement inspiré, techniquement solide

Sur la version PS5 classique que nous avons pu tester, Cronos : The New Dawn fait honneur à son support. Le jeu est agréable à l’œil, grâce à un moteur graphique (l’Unreal Engine 5, pour changer) maîtrisé. Les lumières (et leur absence) sont particulièrement réussies et permettent de renforcer l’immersion. On notera tout de même quelques légères baisses de framerate en mode performance. Rien de vraiment perturbant, mais nous nous devions de le noter. En mode qualité, le jeu est limité à 30 images par seconde, mais le jeu est un peu plus fin. De notre côté, nous avons opté pour ce dernier, notamment pour éviter les petits soucis de stabilité mentionnés plus haut.
Artistiquement en revanche, peu de choses à redire ! L’univers dépeint par Cronos est fascinant et nous nous sommes sentis complètement immergés dans les décors proposés par le soft. Le choix de placer l’intrigue en Pologne (pays d’origine de la Bloober Team) est à saluer et nous change des décors habituellement choisis dans ce type de jeux.
À noter également une bande-originale efficace, complétée par des doublages anglais crédibles (dommage de ne pas avoir doublé le jeu en polonais pour encore renforcer l’immersion). Attention, le jeu est intégralement sous-titré en français, mais Cronos ne propose pas de voix françaises.
Enfin, la Bloober Team a fait des efforts pour rendre son bébé accessible au plus grand nombre grâce à plusieurs options paramétrables (comme la taille et la couleur des sous-titres par exemple), et c’est toujours bon à saluer, même si cette pratique devient de plus en plus courante (et tant mieux !).
Cronos : The New Dawn est donc une belle réussite. Beau, techniquement solide et agréable à suivre, le jeu propose une aventure au rythme soutenu et un gameplay aussi exigeant qu’agréable à maîtriser. Reste à savoir si la proposition de la Bloober Team trouvera sa place au milieu de l’avalanche de sorties de ce mois de septembre.
À propos de l’auteur
RCR1192024