Critique de The Substance – L’un des meilleurs films de la fin d’année

Depuis sa projection à Cannes réussie (le film a remporté le prix du meilleur scénario), The Substance ne cesse d'intriguer. Le film étant sorti plusieurs semaines plus tôt chez nos camarades étasuniens, il ne fallait pas trop trainer sur les réseaux sociaux pour éviter les spoils. Mais alors, est-ce que The Substance est à la hauteur des attentes ? Éléments de réponse dans ces quelques lignes...

Un concept simple maîtrisé avec maestria

The Substance nous raconte l’histoire d’Elisabeth Sparkle (extraordinaire Demi Moore), ancienne star du cinéma, virée de l’émission d’aérobic qu’elle animait depuis des années par son patron (interprété par un Dennis Quaid en grande forme), qui souhaite la remplacer par une figure plus jeune.

Désespérée et prête à tout pour paraître plus belle aux yeux de tous, elle accepte de participer à un mystérieux programme de test (visiblement clandestin) pour essayer « la Substance », un produit miracle qui permettrait à ses utilisateurs de rajeunir.

Sans vraiment hésiter, Elisabeth s’injecte le produit. À son réveil, Elisabeth se réveille dans un nouveau corps. Pour autant, ce n’est pas si simple, car Sue (c’est le nom donné à son « autre soi » doit respecter un strict protocole lui imposant, entre autres, de repasser dans le corps d’Elisabeth tous les sept jours (et inversement).

Dans son propos, The Substance est avant tout une critique de l’hypersexualisation de la femme (dans les médias, et dans la société en général). Si ce genre de thématique n’est évidemment pas inédit au cinéma, c’est probablement la première fois qu’elle est abordée sous la forme d’un film de body horror.

Car vous vous en doutez, il va devenir de plus en plus compliqué pour Sue (interprétée par une géniale Margaret Qualley) de respecter à la lettre le traitement qui lui est imposé.

Plus qu'un pamphlet féministe, un vrai bon film d'horreur

Si The Substance brille déjà par son propos et son histoire, il bénéficie d’un autre atout de taille : être un divertissement fun et jubilatoire !

Coralie Fargeat (la réalisatrice française du film) s’en est donné à cœur joie pour proposer des dialogues savoureux et des scènes alternant entre l’horreur pure et la comédie gore.

Par ailleurs, le film fourmille de références (Hitchcock, Kubrick parmi les plus évidentes), et toutes les retrouver peut inciter à revoir le film plusieurs fois.

Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, The Substance a malgré tout une forte patte, tant au niveau visuel (la colorimétrie hyper saturée rend le film facilement reconnaissable avec seulement une photo tirée du film) qu’au niveau sonore, où les sons électro sont particulièrement bien choisis pour accompagner l’histoire d’Elisabeth et de Sue.

Comme tout bon film de body horror, le film s’adresse à un public averti, car les effets gores sont légion. Les effets pratiques ont été privilégiés par l’équipe du film. The Substance suinte, dégouline, pour le plus grand bonheur des amateurs d’horreur (dont votre serviteur fait partie).

Si le film prend un peu de temps à installer son univers, The Substance, dans sa seconde moitié, propose un spectacle fou et généreux qui s’achève dans un final incroyable, qui risque de rester longtemps dans la mémoire des spectateurs qui y auront assisté.

The Substance est l'un des grands films de cette année 2024, de par son propos passionnant, que par son côté fun et décomplexé. Alors certes, le film manque parfois un peu de subtilité, mais c'est largement compensé par la générosité offerte par Coralie Fargeat et ses équipes. L'un des immanquables de cet automne.

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