Après avoir généré beaucoup d'attentes auprès des amateurs de films d'action asiatiques suite à son passage à Cannes cette année, City of Darkness est enfin arrivé en salles. Retour sur l'un des meilleurs films de cette année 2024 !
Une plongée dans le Hong-Kong des années 90 qui a failli ne jamais voir le jour
City of Darkness, à l’origine, est en projet depuis le début des années 2000. Originellement destiné à être co-réalisé par John Woo et Johnnie To, le projet aura finalement mis plus de vingt ans à voir le jour au cinéma, sous la direction de Soi Cheang.
En France, ce dernier est surtout connu pour son thriller néo-noir « fincherien » Limbo, que votre serviteur vous recommande par ailleurs.
Une galerie de personnages hauts en couleur
City of Darkness nous conte l’histoire de Chan Lok-kwun, réfugié clandestin débarquant à Hong-Kong. Rapidement pourchassé par l’une des triades locales, dirigé par un certain Mister Big, il se réfugie sur le territoire de Cyclone, dans la fameuse Cité des Ombres donnant son nom au film.
Dans le but de régler ses dettes envers Cyclone, qui l’a sorti du pétrin, il se met à accumuler plusieurs petits jobs dans ce quartier à la pauvreté extrême.
Il se fait rapidement sa place au sein de cette communauté dans laquelle l’entraide est la clé, mais la tranquillité ne sera que de courte durée…
Pour l’épauler, Chan Lok-kwun pourra compter sur VHS, Shin et Douzième Maître. Ses compagnons d’infortune seront des alliés précieux au vu des nombreux obstacles qu’ils auront à relever.
Un hommage sincère à l'âge d'or du cinéma d'action hongkongais
City of Darkness transpire de tous les codes du cinéma hongkongais. De sa mise en scène à son écriture en passant bien sûr par ses scènes d’action, le film donne rapidement l’impression d’avoir été tourné dans les années 80/90, et ce n’est clairement pas pour nous déplaire.
Si beaucoup de films d’action modernes mettent de côté la narration pour se concentrer sur l’action, le film de Soi Cheang accomplit un numéro d’équilibriste en réussissant à raconter une histoire simple, mais passionnante, tout en mettant des étoiles dans les yeux des amoureux d’action spectaculaire.
À noter que le film, à première vue très réaliste, se sert de son histoire et de son contexte historique (le film se déroule quelques années avant la rétrocession de Hong-Kong à la Chine) pour justifier un changement de ton à mi-chemin.
Sans en dire trop, l’aspect ultra-réaliste donne peu à peu de la place à une touche fantastique qui ne fait jamais tache.
Le fond, déjà bien développé, est associé à une technique parfaitement maîtrisée et à un casting très convaincant.